Un nouvel Otium

Ah Oui ! Il faut que je vous parle de la magie ! L’expérience de la scène est pour moi, une expérience extra ordinaire. Je distingue 3 temps : Derrière le rideau – Première note – Dernière note.

Derrière le rideau.

Le moment d’entrée en scène est toujours unique et particulier. D’une grande intensité où se mêlent l’appréhension et l’excitation, un peu comme un premier rendez-vous amoureux. C’est toujours le moment où quelqu’un a envie de faire pipi (surtout les filles;)) Un autre va avoir la nausée, un autre vous pose la main sur l’épaule ou vous prend la main, sans un mot, comme pour dire « ne t’inquiètes pas, tout va bien se passer. Quelques sourires échangés, quelque clin d’œil, puis le noir se fait dans la salle et le silence prend place.

Première note.

Chaque artiste prend place, vérifie que tout est bien en ordre – instrument accordé ? Check ! – partition en ordre ? Check ! – pinces à linge pour éviter que les partitions prennent la poudre d’escampette ? Check ! (Les joies du plein air !) Puis, plus un bruit. Le palpitant palpite, les mains sont moites et tremblent un peu, échanges de regard encourageants, bienveillants et parfois un tantinet compatissant. Il est temps ! La première note doit être offerte au Public. Ça y est ! C’est parti ! Il n’est plus temps de se poser des questions. La concentration et la présence sont de mise, avoir la tête froide et le cœur chaud. On s’en remet à la magie de l’instant. Pour les artistes, c’est un moment de grande complicité. Le règne de la communication non verbale. Votre mission, puisque vous l’avez accepté, est d’aller de l’individualité vers l’unité. Créer l’harmonie. La faire chanter et inviter le Public à entrer dans la danse. Si l’invitation ne connait point de refus, la danse sera belle ! Une fois l’harmonie partagée, l’espace se fait vibration. L’intemporalité s’installe et la magie opère.

Dernière note

J’aime bien penser la dernière note comme une étoile filante ! Lorsque l’on a la chance de voir une étoile filante, on est tout d’abord surpris mais on réagit très vite. On comprend que ce moment est précieux, qu’il ne va pas durer. Alors on saisit l’instant. Le moment est fugace et pourtant il paraît se figer un instant. Comme s’il voulait nous laisser le temps de formuler un vœu. Puis plus rien ! Alors on reste un instant les yeux plongés dans le ciel, le temps de reprendre ses esprits. Puis on détourne le regard, on reprend le cours de notre vie à la fois joyeux et un peu mélancolique.

La dernière note s’envole, déploie toutes ses harmoniques, vibre dans l’espace, se fige un instant puis fini sa course en sortant par la grande porte. Puis plus rien ! On reste là, comme deux ronds de flanc, presque en état de choc. Comme si on n’avait rien compris à ce qui venait de se passer. Les applaudissements viennent rompre l’intemporalité. L’unité redevient Individualités. Le rideau tombe. Les artistes reprennent leurs esprits, se remercient, s’embrassent et s’amusent des petits couacs survenus inopinément pendant le spectacle.

Après viendra le moment – autour d’un verre – qui est la rencontre avec le Public.

A tous les protagonistes de mon histoire.

Je veux ici témoigner de toute ma gratitude et vous faire part du bonheur et de la fierté que j’ai eu à avoir un jour croisé votre chemin.

C’est grâce à vous tous que l’inspiration m’est venue d’ouvrir un espace où l’on peut être présent au temps réel que l’on s’accorde.

Je l’ai nommé « l’Astragale Studið »